Dossier En Immersion n°1: Sexus Footbalisticus

C'est à dessein que nous intitulons ce dossier d'après le titre de l'ouvrage de notre confrère Jérôme Jessel. Dans son ouvrage, Jessel montre les relations parfois ambigües entre le football et le sexe. La récente affaire « Zahia » nous pousse à aborder ce thème, de la sexualité dans le football, ou comment les footballeurs assument leur sexualité. Il faut pourtant partir d'un premier constat. Le monde du foot est foncièrement macho: il se délecte de voir des actrices pornographiques en train de s'exhiber à Santiago Bernabeu, ou ces fans sud-américaines laisser tomber « délicatement » leurs bretelles pour laisser admirer aux spectateur béats leurs fortes poitrines siliconées. Dans cet univers machiste, il est pourtant un sujet tabou: l'homosexualité. Déjà, le joueur du Bayern Mario Gomès appelait les joueurs à faire leur coming-out. Il déclarait que « l'homosexualité ne doit plus être un tabou ». Le joueur allemand pose cette question alors que l'Allemagne est toujours sous le choc du suicide de Robert Enke, qui était le portier de Shalke 04. En ce qui concerne les entraîneurs, il n'y a pas de remous notables... du moins il n'y en avait pas. La création de la nouvelle ligue de football, la Simu FM League, a connu une recrudescence d'entraîneurs. Nous avons donc décidé de mener une petite enquête de ce côté, voir quels étaient les entraîneurs susceptibles de faire également leur coming-out.

Nous le savons tous, le métier d'entraîneur est un métier éprouvant, dur mentalement. Il faut sans cesse être prêt à quitter le navire. Il n'est donc pas étonnant que les nerfs lâchent à un moment ou un autre. La particularité de cette nouvelle ligue, c'est qu'elle met les entraîneurs à rude épreuve: en effet, les clubs de l'élite européenne s'affrontent dans une compétition acharnée. Même si l'on peut convenir que certains aient besoin d'une activité physique intense afin de faire baisser l'immense pression en
s'envoyant en l'air, l'homosexualité ne trouve pas dans cet argument ces fondements. Cela favorise pourtant le nombre de rapports, et multiplie par conséquent les chances que cela se sache. A peine créée, la plupart des coachs ont subi ces accusations, la plupart émanent de l'entraîneur du Real Madrid, Cano', traitant à tout va ses confrères de « Gays ». Cela devient un secret de moins en moins bien gardé; il y eut des fuites, et aujourd'hui même, de nombreux entraîneurs sont obligés de révéler leur homosexualité afin de soulager leurs consciences.

Il y a deux semaines, nous avons eu droit à plusieurs révélations de ce genre. En effet, c'est M. Bucceri, l'entraîneur du FC Barçelone qui à décidé de passer aux aveux sur son twitter par une déclaration peut banale, heurtée, qu'il faut impérativement cacher aux enfants: « Bon les gars j'ai été sur la Calif' tout à l'heure et j'ai décidé de me faire défoncer l'usine à crottes par un transsexuelle thaïlandais. Donc les gars je viens de chier du sang par l'anus et j'ai mal si quelqu'un veut me passer de la crème hydratante sur mon anus gercée je suis preneur. »
Des déclarations qui nous laissent pantois, notamment par leur violence. Nous pensions qu'il y avait des manières plus élégantes de le faire. Après voir twitté son confrère, Sacha, qui fait dresseur pokémon et entraîneur à mi-temps, à également révélé son homosexualité (éclairant au passage le mystère Sacha - Raichu), mais cette fois d'une façon laconique: « Bon les gars, je suis gay je le dis. »
Il y avait cependant un entraîneur qui faisait de la résistance: Bob. Celui-ci refusait toujours d'admettre son homosexualité en dépit des accusations incessantes voire pénibles à son encontre. Nous sommes cependant littéralement restés bouche-bées devant le magasine Chi (le Voici italien) qui titrait en première page une nouvelle affaire à la « Zahia » made in Italie, avec un transsexuelle en pleine pose et titre très racoleur, dans le ton des magasines people: « Au lit, Bob sait y faire ».

Il est difficile de faire sa révélation. Mario Gomès disait que cela permettrait à de nombreux joueurs de se libérer. Mais en est-il de même pour les entraîneurs? En effet, au-delà des habituels moqueries du public, la crédibilité de l'entraîneur n'est-elle pas entamée? Il existe effectivement le risque que mes joueurs se démobilisent, manquent de respect à leur coach. Mais cela peut aussi produire l'effet inverse: un respect total pour celui qui a pris son courage à deux mains et a voulu affirmer et revendiquer son homosexualité. Quoiqu'il en soit, nous n'avons pas voulu en rester là et nous avons poursuivi notre enquête. Certains entraîneurs vivent parfaitement avec, et savent tenir respectueusement les journalistes loin de leur vie privée. D'autres s'affichent d'avantage et sont désormais la proie de la presse people.

Nous avons voulu en savoir plus et avons suivi la piste de ce fameux transsexuel répondant au doux nom de Roberta. Il n'était guère aisé pour nous de trouver cet homme de la nuit. Nous commençons par une enquête sur la Californie, avenue parallèle à la « Prom' », ou l'on peut y trouver majoritairement tous les transsexuels. Nous nous y rendons et interrogeons ces hommes, photos du magasine à l'appui. Tous les hommes auxquels nous nous adressons s'esclaffent en voyant cet article et l'interview. La plupart se réjouissent d'un tel coup de pub. Simona, un jeune transsexuel déclarait, après que nous ayons poliment refusés ses avances:  « Attends, t'imagines pas le coup médiatique que ça nous fait. Après l'affaire Zahia, les putes de la rue d'en face se la pétaient grave, elle arrêtaient pas de nous casser les burnes en disant que leur métier était bien reconnu pendant que nous on se faisait « fister » le cul dans l'obscurité. Maintenant on est a égalité. »
Lorsque nous lui demandons ce qu'il pense de cette Roberta, il nous réponds ne pas savoir de qui il s'agit, mais suggère de nous adresser à Oldy Randy. Nous lui demandons s'il veut que nous rencontrions un cheval, et nous réponds qu'il s'agit du plus ancien transsexuel de la région, avec quarante-cinq années de métier derrière lui: « Il n'y a pas meilleur connaisseur du milieu » affirme-t-il.
Nous nous rendons donc auprès de ce Oldy Randy dont le visage s'illumine en voyant de la chaire fraiche arriver auprès de lui. Prenant notre courage à deux mains, nous lui montrons l'article. Avec un léger accent anglais, il nous répond: « Roberta, oh yes my love, je la connais bien. C'est une personne de qualité, sans doute le transsexuel le plus réputé en Italie. » Nous lui demandons donc où nous pourrions la rencontrer: « C'est pour une nuit? » demande-t-il. Nous lui répondons négativement. « Ah, dommage, je vous aurez proposé un petit jeune formé par mes soins sinon, dit-il. Sinon Roberta, vous la trouverez à Milan. Cette année, elle est un peu montée dans le nord. L'an passé, elle bossait dans les environs de Florence. D'ailleurs ce sacré Bob la connaît depuis cette époque ».
Nous remercions chaleureusement notre interlocuteur et filons bien vite avant de nous faire alpaguer.
Le lendemain, nous nous envolons pour Milan. Après quelques renseignements, nous parvenons sur les lieux du méfait, et nous parvenons finalement à trouver la fameuse Roberta: nous lui posons quelques rapides questions. Un coup de froid s'est abattu sur Milan: les conditions de travail sont difficiles et la soirée peu propice au chiffre d'affaire.